Comprendre son empreinte écologique
#03 - Mesurer nos impacts sur un monde fini pour agir à l'échelle individuelle, collective et territoriale face aux Limites Planétaires.
Qui laisse une trace, laisse une plaie
Henri Michaux
Time To Reset en 1 minute
🧭 Notre modèle de développement est mis à l’épreuve des Limites Planétaires : se pose alors la question de notre empreinte ?
🔎 Décrypter la transition : focus sur la notion d’empreinte écologique.
❇️ Ressources : un outil pour comparer les empreintes mondiales de différents pays.
🔭 Signaux faibles, tendances lourdes : “Ombre climatique”, “Secteurs d’activités", “IA & empreinte carbone”, “Empreinte écologique de la mort”.
➕ 1 contenu pour aller plus loin : voyage au pays du Bonheur National Brut.
💬 Le mot de la fin
La semaine dernière j’évoquais avec vous les contraintes d’un monde fini : “Faire face aux Limites Planétaires”
Merci pour vos retours, soutiens et encouragements 🙏
🧭 Face aux Limites Planétaires : comprendre son empreinte écologique
Laisser son empreinte.
Une obsession humaine, puissante, persistante.
Le point de rencontre entre l’éphémère et l’éternel.
Une démarche finalement vieille comme l’Humanité.
Un lien direct entre notre passé, notre présent et notre futur.
Aujourd’hui nous allons donc parler de l’empreinte écologique.
Un empreinte individuelle, collective, territoriale.
Nous allons évoquer les enjeux écologiques associés.
Car des empreintes nous en laissons.
Et dans un monde fini, se pose alors la question de leur suivi, de leur mesure, et de leurs impacts.
Vous connaissez l’adage : “on ne pilote bien que ce que l’on mesure”.
Dans un monde en transformation écologique, l’empreinte écologique sert à ne pas perdre le nord.
❇️ Hugo L.
PS : chaque semaine, je vous ferai parvenir cette newsletter. N’hésitez pas à la partager ou à en parler autour de vous pour nous donner de la force 🙏
Time To Reset : une newsletter hebdomadaire qui t’aide à agir en faveur de la transformation écologique des entreprises et des territoires.
🔎 De quelles empreintes parlons-nous ?
Le concept
L’empreinte écologique vise à quantifier la surface terrestre et marine nécessaire pour produire les ressources consommées et absorber les déchets générés par une population donnée.
Développée au début des années 1990, l’empreinte écologique est un indicateur qui mesure l'impact des activités humaines sur l'environnement.
Elle permet de comparer la consommation de ressources et la production de déchets d'une population à la capacité de régénération de la biosphère.
C’est ce qu’on appelle la biocapacité.
Si cette empreinte écologique dépasse la biocapacité, cela se traduit par une situation de surconsommation des ressources naturelles.
Aujourd’hui, les ressources sollicitées par nos modes de vie représentent l’équivalent d’1,7 Terre pour couvrir nos besoins.
Alors que les limites planétaires se concentrent sur les processus globaux, l'empreinte écologique permet une analyse plus fine et localisée des impacts environnementaux.
Elle s’apprécie à différentes échelles en mesurant l'impact environnemental à travers la prise en compte de différents facteurs dans les modes de vie, de consommation et de production.
L’échelle individuelle
L'alimentation : type de régime, origine des aliments…
Le logement : taille, efficacité énergétique…
Les transports : mode de déplacement, distance parcourue…
La consommation de biens et services
L’échelle organisationnelle (ex: une entreprise)
La consommation d'énergie et de ressources dans les processus de production,
Les émissions de gaz à effet de serre,
L'utilisation de l'eau et la gestion des déchets,
L'impact de la chaîne d'approvisionnement et de la distribution,
L’échelle territoriale
La consommation globale de ressources naturelles,
La production de déchets et les émissions de gaz à effet de serre,
L'utilisation des terres (agriculture, urbanisation, etc.),
Les flux de ressources entrants et sortants du territoire,
Pourquoi cette notion est importante ?
Mesurer concrètement l'impact humain sur les écosystèmes en quantifiant les ressources consommées au regard de la surface terrestre et marine nécessaire pour produire ces ressources et absorber les déchets générés.
Lier les modes de vie, de production et de consommation avec leurs impacts environnementaux pour faciliter la sensibilisation et l’action à différents niveaux de la société pour réduire nos impacts.
Analyser la soutenabilité de nos modèles en évaluant la durabilité des pratiques au regard des Limites Planétaires.
En conclusion, l'empreinte écologique apporte une granularité d’analyse qui complète le cadre plus général des limites planétaires.
Cette complémentarité permet une compréhension opérationnelle des défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
A noter
La famille des empreintes s'est affinée pour une meilleure compréhension des limites planétaires. Ces indicateurs complètent l'empreinte écologique en abordant d'autres aspects :
Empreinte carbone : mesure les émissions de gaz à effet de serre associées à une activité ou un produit tout au long de son cycle de vie. Elle permet d'évaluer la contribution au changement climatique.
Empreinte eau : quantifie la consommation d'eau douce directe et indirecte liée à une activité, en prenant en compte l'eau bleue (eau de surface et souterraine), l'eau verte (eau de pluie) et l'eau grise (eau polluée).
Empreinte azote : mesure la quantité d'azote réactif libérée dans l'environnement, contribuant à l'eutrophisation des écosystèmes aquatiques et à la pollution de l'air.
Empreinte biodiversité : évalue l'impact des activités humaines sur la diversité biologique, en mesurant par exemple la perte d'habitats ou la réduction des populations d'espèces.
Empreinte matière : quantifie la consommation de ressources naturelles, y compris les matières premières extraites et transformées, associées à une activité ou un produit.
❇️ Comparer les différentes empreintes mondiales
Cet outil d’open data permet de positionner les différents pays au regard de leurs positionnement sur différents critères:
Déficit / Réserve écologique
Empreinte écologique totale
Empreinte écologique par personne
Biocapacité totale
Biocapacité par personne
L’outil dispose également d’un explorateur de données permettant d’aller faire des comparaisons ciblés entre pays et régions.
Un bel outil pour comprendre la durabilité des modèles par pays !
🔭 Signaux faibles et tendances lourdes : 5 articles sur l’empreinte écologique
Ombre climatique : arrêtons de nous focaliser sur l’empreinte carbone !
Ce n’est pas parce qu’une personne a pris l’avion le mois dernier qu’elle pollue davantage la planète qu’une personne qui n’a pas bougé de chez elle et se déplace la plupart du temps à pied. Pourquoi ? Parce que cette première personne est peut-être une scientifique spécialisée dans le climat et qu’elle a voyagé loin pour donner une conférence sur les dangers des émissions de gaz à effet de serre. Et que l’autre, celle qui a opté pour une mobilité douce, travaille en réalité pour un énergéticien comme Total Energies ou pour une agence de publicité qui imagine des messages 100 % greenwashing.
➡️ Retrouver l’article sur WE DEMAIN
Empreinte carbone : quels secteurs émettent le plus de CO2 en France et dans le monde ?
L'empreinte carbone d'une activité est déterminée par la quantité de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre rejetée par l'activité humaine dans l'atmosphère ainsi que par son impact sur l’environnement. Exprimée en tonnes de CO2 équivalent, elle est variable selon les pays, les secteurs et les années. Le point sur les émissions de carbone par secteur.
➡️ Retrouver l’article sur Big Média
Le créateur de l’empreinte écologique Mathis Wackernagel pour le jour du dépassement : «les dommages causés à la planète continuent de s’aggraver»
Mathis Wackernagel est l’économiste à l’origine du concept d’empreinte écologique qui permet de mesurer la pression qu’exerce l’humanité sur les ressources naturelles. Cette année, toutes les ressources régénérées par la planète en une année seront consommées dès le 1er août. Ce « jour du dépassement » symbolise ainsi la consommation déraisonnée de ressources naturelles par l’espère humaine. Dans cet entretien avec GoodPlanet Mag’, Mathis Wackernagel revient sur le concept d’empreinte écologique qu’il a co-créé, sur l’évolution du jour du dépassement au fil des années mais aussi sur l’impact de la croissance démographique et du numérique sur les ressources naturelles.
➡️ Retrouver l’article sur Good Planet
Le bilan carbone de Shein risque d’exploser à cause de l’IA
En seulement un an, le bilan carbone de Shein a presque doublé. L’info, passée sous les radars de la presse française, a été révélée par le roi de la fast-fashion lui-même dans son rapport annuel sur la durabilité et l’impact social de l’entreprise, paru fin août. « Nos émissions absolues sont passées de 9,17 millions de tonnes de CO2 en 2022 à 16,68 millions de tonnes de CO2 », détaille le géant de la mode, qui a généré plus de 2 milliards de dollars de bénéfices en 2023.
Bien que la marque chinoise se soit engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, son bilan pourrait encore s’alourdir à l’avenir à cause de son usage de l’intelligence artificielle (IA). Et pour cause : Shein a mis à disposition de ses 5 400 fournisseurs une plateforme boostée à l’IA leur permettant d’adapter en temps réel leur production aux préférences des clients.
➡️ Retrouver l’article sur Usbek & Rica
Se faire « composter » après sa mort, une façon de réduire son empreinte écologique
En France, selon un sondage OpinionWay « Les Français et la terramation » pour Humo Sapiens et la MAIF réalisé en septembre 2022, ils seraient 46 % à être prêts à recourir à cette pratique. Aux Etats-Unis, dans les six Etats concernés (dont New York et la Californie), le procédé existant est bien plus high-tech. Le corps est placé dans un cylindre en acier ventilé par de l’oxygène, dont la température est surveillée par des capteurs, ce qui permet d’obtenir le compost dans un délai record d’un mois. La famille peut s’en servir dans son jardin ou le confier à une entreprise spécialisée qui le dispersera dans un parc. Katrina Spade, la fondatrice de Recompose, l’entreprise américaine pionnière en matière d’humusation, affirme avoir eu un déclic le jour où elle a pris conscience que son cadavre allait empoisonner la terre.
➡️ Retrouver l’article sur Le Monde
➕ Le Bhoutan, seul pays au monde au bilan carbone négatif
En bref
Le Bhoutan est un pays pionnier dans la recherche d’un modèle de développement intégrant les exigences de la durabilité au point de se doter d’un indicateur propre : le Bonheur National Brut.
7 enseignements
🌱 Bilan carbone négatif: le pays absorbe plus de CO2 qu’il n’en émet, ce qui en fait un modèle pour la lutte contre le changement climatique.
🌿 Pratiques agricoles durables: privilégier des méthodes agricoles qui préservent la biodiversité et limitent l’utilisation de produits chimiques nocifs.
🌳 Reforestation: soutien actif du gouvernement pour restaurer les écosystèmes et renforcer la couverture forestière.
⚡ Énergies renouvelables: l’hydroélectricité représente une part majeure de la production d’énergie.
🌍 Bonheur National Brut: le Bhoutan évalue son développement non seulement par des indicateurs économiques, mais aussi par le bien-être de ses citoyens et de l’environnement.
🏞️ Protection des écosystèmes: des lois strictes protègent la faune et la flore pour garantir leur pérennité.
🌐 Modèle de développement alternatif: le pays démontre qu’un modèle de développement durable et équilibré est possible.
💬 Des empreintes et des projets
Finalement que retenir de cette newsletter ?
Car quoi qu’il arrive, nous laissons et nous laisserons une empreinte.
Reste à définir l’ampleur et la nature de cette dernière.
Et c’est notre responsabilité vis-à-vis des générations qui viennent.
La bonne nouvelle, c’est que comprendre son empreinte permet de faire des choix en faveur d’un modèle plus durable. En un mot : agir.
Agir à l’échelle individuelle ;
Agir à l’échelle de l’entreprise ;
Agir à l’échelle territoriale ;
Et c’est ce que nous verrons dans les prochaines newsletters !
Processus infini d’amélioration continue dans un monde fini : n’hésitez pas à me faire remonter vos remarques et avis sur cette newsletter. Ainsi que vos envies pour les prochaines !