« On ne fait pas que traverser une crise. On change de monde. »
C’est l’un des constats puissants de mon invité : Jérôme Cuny.
Consultant, formateur, chercheur indocile, il travaille au plus près des organisations pour les accompagner dans leur redirection écologique.
Dans cet épisode, on parle de ce qu’on préfère souvent taire :
Ce à quoi il va falloir renoncer.
Ce à quoi nous restons attachés.
Ce qu’on appelle progrès.
Ce qu’on ne veut pas voir basculer.
Et surtout, ce que la transformation écologique exige : du courage, de l’imagination et une capacité à reposer les fondations.
En ligne de mire : « si on ne discute pas du projet de société, on condamne les individus à naviguer seuls. »
Mon invité : Jérôme Cuny
Océanographe de formation, Jérôme Cuny explore aujourd’hui les frontières de la socio-économie écologique. Il accompagne les organisations dans leur chemin de redirection en croisant expertise scientifique, pensée systémique et sens politique.
Il est l’auteur de Relocaliser (Tana Éditions), et coauteur de La redirection écologique des entreprises.
Ce que vous allez découvrir dans cet épisode
La bascule a commencé
« Une bascule, ça secoue. Des bascules douces dans l’histoire, j’en ai pas trouvé. »
Plus personne n’ignore les signaux du dérèglement. Mais la vitesse à laquelle ils s’accumulent sidère encore. Jérôme Cuny invite à regarder en face cette bascule en cours, et à y répondre sans fétichiser le futur.
Renoncer pour mieux choisir
« La transition écologique ne s’intéresse qu’aux moyens. On a besoin de se pencher sur les finalités. »
Loin de se limiter à une affaire de technologie ou d’optimisation, la transformation écologique implique de reconsidérer ce à quoi nous tenons. Elle suppose de traiter la question du renoncement, trop longtemps taboue.
Changer de normes sans tomber dans la morale
« Il y a la décision juste. Et il y a la décision possible. »
Face aux injonctions contradictoires, Jérôme Cuny défend une posture lucide et non moralisatrice : il faut sortir des logiques binaires, réconcilier le désirable et le possible, et redonner de l’espace aux arbitrages démocratiques.
Réinterroger nos attachements
« Un attachement, c’est ce à quoi on tient. Et ce qui nous tient. »
La redirection écologique ne se fera pas contre les individus. Elle passera par une compréhension fine des attachements qui structurent nos vies, nos métiers, nos choix — pour, pas à pas, les déplacer.
Expérimenter, documenter, rendre désirable
« On a au moins besoin d’exemples pour refaire rêver les gens. »
Changer à grande échelle suppose de s’appuyer sur des récits, mais aussi sur des preuves : démontrer que d’autres modèles économiques sont possibles, documenter les trajectoires de redirection, rendre visible l’effort... et les bénéfices.
Un épisode pour qui ?
Pour celles et ceux qui n’achètent plus le storytelling de la croissance verte.
Pour les dirigeants qui sentent que la stratégie ne peut plus ignorer le réel.
Pour les décideurs publics, les acteurs privés, les citoyens engagés… qui cherchent à penser autrement.
Pour découvrir les travaux de Jérôme Cuny : son site web.
Pour approfondir la redirection écologique : La redirection écologique des entreprises
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